Rue du Nord 38

No 38, grange, dat. 1576 sur le linteau en bois de sa porte.^[1] Maison (no 34) située dans le Bourg-Dessous d’Hermance, déjà cadastrée en 1731. Elle se situait alors sur une grande parcelle se prolongeant en L vers le sud/sud-est, constituée d’une «grange, écurie et place» et appartenant à Claude Pyu. En 1809, le bâtiment est signalé comme une seule «grange» appartenant au frères Piuz, déjà avec ses dimensions actueÎles (réduites par rapport à la parcelle de 1731, suite à la prolongation de la rue du Nord). La petite annexe au nord-est (no 537) n’est cadastrée ni en 1731, ni en 1809. Ce bâtiment rural, contigu au sud-ouest à la rue du Nord 40 et au nord-ouest au chemin des Glerrets 35, de plan rectangulaire, s’élève sur deux niveaux recouverts par une toiture à deux pans, au faîte parallèle à la rue. La fenêtre à linteau sur coussinets percée dans le mur nord (XIIIe-XIVe siècle) – que l’analyse archéologique (Bujard 1997) permet de situer peu au-dessous du niveau du sommet de l’enceinte fortifiée de la ville, contre laquelle la maison était adossée – prouve qu’à l’époque médiévale, ce bâtiment fonctionnait comme maison d’habitation. Le millésime 1576 gravé sur le linteau de la porte de grange indique que c’est à cette date au plus tard qu’il a acquis sa fonction rurale, ce qui a entraîné la reconstruction de sa façade principale (Bujard 1997), consolidée par trois contreforts. La partie orientale du bâtiment était alors dédiée à la grange, tandis que la partie occidentale correspondait à l’écurie; la large porte de cette dernière a été remplacée ultérieurement par l’actuelle petite porte à linteau surbaissé en bois et par une fenêtre (Bujard 1997). La fonction du bâtiment n’a pas évolué dans la seconde moitié du XIXe siècle mais des aménagements montrent qu’on a mis celui-ci au goût du jour, probablement lors de travaux documentés en 1936. Du côté de la rue, une porte haute est percée au-dessus de la porte de grange (eÎle-même rénovée par la réfection des piédroits en ciment), un système mécanisé avec fourche accrochée sous l’avant-toit permettant d’y monterÎle foin puis deÎle faire coulisser sur un câÎle. Sur la façade-pignon, de nouveaux percements sont effectués au rez-de-chaussée, dont une porte et une fenêtre encadrées en ciment qui trahissent l’installation d’une nouvelle écurie. La toiture est peut-être refaite à la même époque, avec une forte saillie supportée par des aisseliers et une couverture de tuiles mécaniques. Devant la façade sud-ouest,Île retrait du bâtiment par rapport à la rue dégage une petite cour pavée de gÎlets de rivière. Une cour plus grande se développe derrière sur le côté de la façade-pignon. Au fond se trouve une petite dépendance (no 537) dénuée d’intérêt patrimonial.^[2]

Notes et références

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