Temple de la Madeleine
L’ancienne église Sainte-Marie-Madeleine est reconstruite à la fin du XIVᵉ siècle, avec un chantier attesté dès 1388, afin de remplacer une église romane mentionnée en 1100. Cette dernière était elle-même implantée sur un site plus ancien, dominant le port romain du IIᵉ siècle. Contre la façade occidentale, les fouilles ont mis au jour une memoria du Vᵉ siècle, construite sur un cimetière et conservée à travers trois édifices successifs.
De style gothique, l’église est rénovée après les incendies de 1334 et 1430. À l’intérieur, la nef est couverte de voûtes d’ogives aux clefs sculptées, reposant sur de puissantes piles à chapiteaux de feuillages. Le chœur, édifié vers 1440 grâce au marchand Jacques de Rolle, porte encore ses armoiries autour de la grande clef de voûte.
L’espace intérieur actuel, volontairement dépouillé, ne reflète plus la richesse de la paroisse médiévale, alors la plus prospère de la ville. Elle comptait autrefois de nombreuses chapelles et devait être abondamment décorée de mobilier et de peintures. Une rénovation néogothique est menée en 1846-1847 après la découverte de traces de peintures médiévales. En 1882, l’élargissement de la rue Toutes-Âmes entraîne la quasi-disparition de la première chapelle sud de la nef, dite chapelle de la Môle, liée à la famille fondatrice Destri.
Entre 1914 et 1924, Camille Martin conduit une phase de « dérestauration ». Les vitraux d’Alexandre Mairet sont posés entre 1926 et 1930, avant une nouvelle restauration d’ensemble menée de 1968 à 1975. À l’emplacement muré de l’ancienne chapelle de la Môle, deux faces d’une pile ont révélé une peinture gothique à l’huile du XVᵉ siècle, en forme de tableau d’autel, représentant deux moines donateurs devant la Vierge à l’Enfant, ainsi qu’une Annonciation.
L’église accueille également sept vitraux consacrés au thème des droits humains, conçus par le peintre chilien José Venturelli et réalisés par l’atelier Chiara à Lausanne. Les trois premiers datent de 1986, les autres de 1991 et 1993, à titre posthume.
À l’extérieur, la façade a été débarrassée de son décor néogothique. Le clocher, situé sur la face sud, conserve une base romane, tandis que sa superstructure gothique fut supprimée à l’époque de la Réforme.
Notes et références
- mentionné dans le Guide artistique de la Suisse, Tome 4a, établi par la Société d’histoire de l’art en Suisse, page 767 ↩ ↩
- Objet classé du canton de Genève, MS-c37[http://ge.ch/geodata/SIPATRIMOINE/SI-EVI-OPS/EVI/edition/objets/2010-20121.htm] ↩ ↩
- http://ge.ch/geodata/SIPATRIMOINE/SI-EVI-OPS/EVI/edition/objets/2010-20121.htm ↩