Route du Crêt-de-Choully 40

Maison d’habitation, dépendance d’une maison de maître, route du Crêt-de-Choully 40, construite en 1942, architecte inconnu.

Maison rurale construite en 1942 d’après des plans d’un architecte non identifié pour le fabricant de montres chaux-de-fonnier Gaston Schwarz.

Adossée à un groupe de dépendances agricoles appartenant à un domaine patricien (ancien domaine Calandrini, inscrit à l’inventaire sous n° MS-i STY-20), cette maison a vraisemblablement été construite afin de donner un nouveau logement, confortable, au fermier de l’exploitation agricole. Tourné vers le sud-est, à l’opposé de la cour de ferme, le bâtiment offre une vue dégagée sur la pente et, au loin, les Alpes. De plan rectangulaire, il possède un soubassement au-dessus duquel s’élèvent deux niveaux plus un comble. La façade principale est la plus soignée: encadrée par deux murs coupe-vent, elle est marquée, au rez-de-chaussée, par deux accès latéraux (une large porte-fenêtre arquée et une porte accessible derrière un degré parallèle à la façade); au 1er étage, un balcon en bois règne devant les baies du 1er étage. La substance architecturale de l’objet est très bien conservée. Elle préserve parfaitement la composition originale des façades, dont les oculi s’ouvrant sur des espaces secondaires ou de service alternent avec un triplet de fenêtres en bandeau ou de simples baies rectangulaires. Si le calcaire est utilisé pour la rampe d’appui du degré de l’entrée ou les chaînes d’angle harpées, c’est en ciment que sont traités le soubassement ainsi que les chambranles des ouvertures. Le balcon en bois est scandé par des piliers torses aux chapiteaux flanqués de consoles, qui soutiennent l’avant-toit, et fermé par une balustrade en planches découpées. Les huisseries sont partiellement conservées. Certaines d’entre elles sont protégées par des barreaux en fer forgé superposés en quadrillage. Le toit à deux pans est couvert de tuiles plates.

Si sa fonction de logement de fermier est confirmée, l’édifice apparaîtra original à plus d’un titre: après 1900, en effet, rares sont les bâtiments ruraux construits comme dépendances d’un grand domaine (moins de 5% du corpus, Roland, Ackermann, Hans-Moëvi, Zumkeller 2006, p. 211). Celui qui nous occupe a fait en outre l’objet d’une attention au confort et d’un très grand soin composositif et décoratif, tout à fait inhabituels pour l’époque. Le dessin des façades et son ornementation l’inscrivent dans un courant néo-vernaculaire tardif (degré du rez-de-chaussée, porte-fenêtre rappelant une porte de grange, murs coupe-vent), qui est cependant mêlé à des références modernes (les oculi et les motifs en fer forgé). Bien que l’on ignore l’identité de son architecte, le bâtiment possède une qualité architecturale indéniable qui, ajoutée à son excellent état de conservation et au rapport qu’elle entretien avec une série de bâtiments dont elle constitue la dernière étape de construction, justifie sa haute valeur patrimoniale.

Rénovation par Riva en 2003 (Fondation de valorisation des actifs de la BCGE).

Fait partie du recensement du canton de Genève, RAC Satigny.

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