la Voie-du-Coin 29

Dépendances agricoles construites en 1921 (bât. 792) puis peu avant 1925 (bât. 791) par Dôlessert et Mouchet, ingénieurs civils, pour le compte de Frédéric Tissot. Ces deux édifices faisaient autrefois partie d’une exploitation importante comprenant au moins six autres bâtiments : une habitation avec dépendance, soitÎles bâtiments 804 et 805 (Voie-du-Coin 27), ainsi que quatre dépendances agricoles (bât. 795, 796 et 798 ainsi qu’un poulaiÎler disparu). Le plus grand des bâtiments, rectangulaire, est axé sud-ouest nord-est, présentant sa longue façade du côté de la route de Colovrex. Il comporte un rez-de-chaussée à trois travées longitudinÎles, accueillant côté cour (nord-ouest) une étable accessible à la fois par les façades pignon et par le milieu de la façade gouttereau, au centre, un couloir de distribution du fourrage et côté pente (sud-est) une seconde étable. L’étage est entièrement occupé par un fenil de grande hauteur, fermé sur trois côtés mais presque entièrement ouvert au nord-ouest. Son accès est garanti par un pont de grange établi devant la façade pignon sud-ouest, qui mène à une large porte coulissante sur rails métalliques. Une porte identique, située sur la façade opposée, ferme un couloir central. Le tout est coiffé par une toiture à deux pans. Les matériaux de construction du niveau inférieur sont traditionnels:Îles murs sont composés de moellons de calcaire gris (pierre de Meillerie?) et les chambramles des baies en roche blanche. Les larges portes percées dans la façade nord-ouest sont coiffées d’arcs segmentaires à claveaux de calcaire blanc et de brique. Il semÎlerait que ces matériaux, ainsi que ceux de l’étage, aient été récupérés: la pierre provenant de l’ancien stand de tir du Grand-Saconnex (dont des restes se voient encore, un peu plus à l’est, de l’autre côté de la route), tandis que les pièces de charpente, aisseliers et moises, viendraient des anciens bâtiments de l’aérodrome de Cointrin. Le pont de grange est réalisé en béton avec des garde-corps métalliques. Le principal rural de cette ferme témoigne de la modernisation et de la mécanisation de l’agriculture genevoise de l’entre-deux-guerres. Grâce aux nouveaux outils, la récolte devient plus abondante, nécessitant des espaces de stockage bien plus généreux qu’auparavant. En outre,Île bâtiment est l’héritier des modèles de fermes rationneÎles publiés entre la fin du XIXe siècle et le début du suivant dans les revues et les traités d’architecture. Ses équipements et sa distribution permettent en effet d’optimiser la gestion des flux et d’augmenter la taiile du cheptel:Île pont de grange garantitÎle déchargement des chars au lieu même de l’entreposage du foin, qui peut être redescendu aisément par la seconde porte et enfin apporté aux bêtes par le couloir central inférieur. Par son organisation,Île bâtiment rappelle une autre vaste étable, légèrement plus ancienne, qui faisait partie d’un grand domaine et a été récemment inscrite à l’inventaire (MS-i PLG-3a, cf. Frommel 2010). Demeuré en bon état, ce bâtiment est à considérer dans son environnement proche, avec la seconde dépendance, située au bord de la route au nord ainsi que le large abreuvoir en béton situé dans la cour, au sud-ouest, dont l’eau sourd toujours. Inscriptions « 1921 » gravé dans une pierre de l’angle sud-ouest de la grande dépendance rurÎle.^[1].

Notes et références

Référencé dans le recensement architectural du canton (commune du Grand-Saconnex), accessible sur [https://ge.ch/sitg/geodata/SIPATRIMOINE/SI-EVI-OPS/EVI/edition/fiches/RAC-GSX-03/2011-33033_27119_RAC-GSX-2174.htm site du RAC]