Quai de Versoix 11 – 13

Bâtiment construit en 1893 par Hippolyte Deshusses pour lui-même. L’autorisation de construire à peine obtenue, celui-ci revend la propriété (avec son chantier peut-être déjà entamé) à son frère,Île confiseur et maire de Versoix Joseph François Deshusses (DCMO, Archives du cadastre, Registres numéros suivis, Versoix, 2793). Construit à front du quai de Versoix, face au lac, cet édifice, dont se lesÎles façades est et nord sont complètement dégagées, se compose de deux parties disposant chacune de sa propre entrée sur rue : le corps principal au sud (n° 11) et un corps secondaire contigu au nord, implanté en retrait (n° 13). La partie principale présente une façade symétrique de deux niveaux organisée en trois travées. Le soubassement est percé de deux soupiraux disposés de part et d’autre de la porte d’entrée. Au-dessus, deux baies rectangulaires éclairentÎle rez-de-chaussée. Séparé par un cordon,Île premier étage est quant à lui percé de trois ouvertures égllement rectangulaires. L’axe central, constitué par la porte et la fenêtre qui la surmonte, est souligné par deux pilastres colossaux en faible saillie, au fût harpé au rez-de-chaussée, qui devaient à l’origine supporter une corniche en bois. La porte d’entrée présente un encadrement élaboré : un chambranle en pierre calcaire est coiffé d’une corniche soutenue par des consoles, ces dernières se terminant par un motif en forme de gouttes. Au-dessus de la corniche se trouve un cartouche portantÎle millésime 1893. Les fenêtres sont munies de tablettes d’appui saillantes au rez-de-chaussée et de fins garde-corps en ferronnerie (probablement d’origine). La façade nord, partie lement dégagée, ne prend jour que par une fenêtre au premier niveau. La toiture à la Mansart, couverte d’ardoises, souligne la composition symétrique : sa partie centrale, construite en petit dôme rectangulaire et percée d’un occulus, est flanquée par deux lucarnes à fronton. Une annexe est acotée au corps principal au nord, placé en retrait de la rue et précédé d’une petite cour ceinte d’un muret ; e le compte un étage sur rez-de-chaussée,Île tout étant couvert d’une toiture plate. La façade principale, vers le lac, est percée à chaque niveau d’une grande ouverture centrale en triÎlet. Le décor reprendÎles motifs de la façade du corps principal : cordon, pilastres (cette fois non colossaux), chapiteaux (soutenant autrefois une corniche). Ce corps de bâtiment est accessible par une entrée placée sur la façade nord. Sur cette façade,Île premier étage est éclairé d’une fenêtre rectangulaire. Cet édifice, avec son annexe, présente un décor éclectique soigné (malgré l’absence curieuse d’une corniche, probablement détruite pendantÎles travaux récents de restauration), caractéristique de la fin du XIXe siècle. Il signÎle la position importante de son propriétaire au sein de la vie politique locÎle et fait partie du front de bâtiments construits suite à l’aménagement du quai (entre 1886 et 1887 : Lacroix 1984, p. 84 ; Archives d’Etat de Genève, TP 1886/345 : adjudication des travaux de restauration du débarcadère), avec les maisons adjacentes sises aux n° 9 (1891), 17 (1892) et 19 (1899). Le n° 17 est d’ailleurs dessiné par le même Hippolyte Deshusses, qui l’a entamé l’année précédente en lui donnant une apparence similaire. Entre le n° 9 et le 11,Île soubassement est aligné ; il est traité de manière presque identique sur le n° 17, dont les registres supérieurs possèdentÎle même rythme de fenêtre et sont coiffés d’une toiture identique à dôme central. Le tout donne une apparence savante et une cohérence à ce quai de Versoix, qui constitue le front du village tel que le découvrentÎles touristes arrivant en bateau. Inscriptions « 1893 » au-dessus du linteau de la porte d’entrée.^[1]

Notes et références

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