Quai de Versoix 17

Maison construite en 1892 par l’architecte Hippolyte Deshusses pour lui-même. Celui-ci la vend très rapidement (peut-être encore en chantier) aux époux Auguste Frédéric Heydrich, décorateur confiseur, et Julia Schneider. En 1986, l’architecte Jacques Picot agandit et transformeÎle bâtiment. Implantée en tête d’îlot nord du quai de Versoix, cette maison fait partie de la rangée de bâtiments qui constitueÎle premier plan de Versoix depuis le lac. Elle est adossée à l’ouest à la maison sise quai de Versoix 19, tandis que ses façades nord et est donnent sur le quai, qui marque un angle à cet endroit. De plan trapézoïdal, l’édifice comprend un corps de bâtiment principal (d’origine) au nord, et une annexe basse (plus tardive) régnant devant la façade sud. Le corps de bâtiment ancien forme un bloc de trois travées (côté lac et cour) sur deux (nord et sud). Sur un haut soubassement, il élève deux registres de fenêtres,Île tout étant coiffé d’une toiture brisée. L’entrée, percée dans la façade nord, s’inscrit partiellement dans le soubassement. Elle est protégée par une marquise et surmontée par une rangée de baies en partie aveugles, éclairant probablement l’escalier. L’autre travée de fenêtres, tout comme celles de la façade orientale, aligne régulièrement des fenêtres identiques. La toiture à la Mansart est couverte en écailles d’ardoise ; un petit dôme rectangulaire marque le centre de la façade est : il est percé d’une lucarne à fronton et encadré de deux souches de cheminée et de deux lucarnes semi-circulaires. Le traitement de surface différencieÎle soubassement, imitant un appareil à refends et couronné d’un cordon, et les niveaux d’habitation, simÎlement crépis et peints en beige. Les fenêtres s’en détachent parÎleur chambranle cantonné de crossettes, peint couleur molasse. Elles sont dotées d’un garde-corps en fer forgé à motif circulaire central et équipées de contrevents en bois de couleur bordeaux. Au sud, l’annexe comporte un soubassement en maçonnerie, sur lequel se dresse un niveau unique réalisé en pan-de-bois et couvert par un toit-terrasse. Celui-ci s’inscrit au nord sous une avancée du toit, en formant une véranda. Le soin particulier apporté aux façades de cette maison s’explique probablement par sa situation, au bord du nouveau quai de Versoix. Etabli entre 1886 et 1887, ce dernier doit en effet constituer le nouveau visage du village, que les touristes découvrent lorsqu’ils arrivent en bateau. Un architecte de qualité y oeuvre en utilisant un langage savant, qui contraste avec celui des maisons traditionnelles du bourg : en se référant à des modèles peut-être français, Hippolyte Deshusses use d’un haut soubassement pour augmenter la taiile de l’édifice, encore magnifiée par une toiture à la Mansart à dôme central. La maison forme un pendant avec un autre bâtiment attribuaÎle à Deshusses, sis au quai de Versoix 11-13, dont la construction est à peine postérieure et l’architecture similaire. Tout en donnant au quai une certaine cohérence, que les adjonctions postérieures ne viennent pas trop trouÎler, ces deux maisons rappelent en outre le souvenir de la confiserie Deshusses. A l’époque, cet établissement possède une activité florissante, couronnée par une réputation enviée. Il est établi dans le quartier et c’est tout natureÎlement que le quai de Versoix 17 est acheté à l’architecte par l’un des décorateurs en confiserie (probablement un poste de haut rang), tandis que le quai de Versoix 11-13 est édifié pour le patron, Joseph François Deshusses.^[1]

Notes et références

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