Route de Céligny 73

Maison d’habitation et dépendances – Route de Céligny 73

Dépendance du château de Garengo implantée au centre du village de Céligny, à proximité du temple. Avec son pendant sis à la route de Céligny 77 et le château, elle délimite une cour carrée. Les deux dépendances sont édifiées vers 1840 par l’ancien négociant et philanthrope Ami-Bernard-Saint-Ours à l’emplacement de deux constructions du XVIIIe siècle, qui elles-mêmes remplacent des bâtiments plus anciens. En 1861, le domaine de Garengo est acquis par le banquier Edouard Hentsch et sa femme Adèle Caroline Argand qui commanditent, probablement à l’architecte Francis Gindroz, la transformation des deux bâtiments qui leur donne leur physionomie actuelle. En 2004, les édifices sont rénovés et leurs intérieurs transformés par les architectes Kössler et Morel pour y aménager des bureaux et davantage de logements.

Le bâtiment sis à la route de Céligny 73 est de plan rectangulaire et s’élève d’un étage sur rez-de-chaussée recouverts d’un toit à quatre pans à faible pente d’allure toscane. Les avant-toits, largement débordants, sont soutenus par des bras-de-force en bois découpé et ornés d’un lambrequin en bois continu. La façade sur cour permet d’appréhender la composition du bâtiment. Le corps central, large de quatre travées, est probablement la partie la plus ancienne (vers 1840). Il montre une composition symétrique structurée horizontalement par un soubassement et un bandeau d’étage, tous deux en roche calcaire. Le rez-de-chaussée est percé de deux fenêtres et de deux portes avec encadrement simple en calcaire. L’étage, réalisé en bardage de bois, est ajouré de trois baies en bois, la baie centrale avec arc en plein-cintre, les deux latérales avec arc surbaissé. Elles sont munies de contrevents. Les deux parties latérales du bâtiment, en léger avant-corps, sont réalisées en maçonnerie. Alors que le rez-de-chaussée est exécuté en appareil de molasse, l’étage est en maçonnerie crépie et ceint de chaînes harpées, également en molasse. Le rez-de-chaussée du corps sud-ouest est percé d’une large ouverture tripartite scandée par des pilastres. Elle est surmontée d’un entablement avec corniche moulurée servant d’assise à une fenêtre en demi-lune à l’étage. La baie du rez-de-chaussée du corps nord-est montre un traitement plus simple, probablement issu d’une transformation. Les façades arrière et latérales présentent une composition rigoureuse et symétrique rythmée par des ouvertures rectangulaires. La façade latérale au sud-ouest se distingue par la présence de deux linteaux droits saillants au rez-de-chaussée et d’appuis de fenêtre en fer forgé à l’étage.
L’intérêt patrimonial de cet objet réside dans la qualité de son architecture à mi-chemin entre la Renaissance italienne et le style chalet suisse, dans le soin apporté à la mise en œuvre de ses éléments en molasse et en bois, dans son statut de dépendance du château de Garengo, et enfin dans son excellent état de conservation.

Fait partie du recensement du canton de Genève, RAC-CLY-0019.