Route du Bois-des-Iles 100

Se développant au fond d’une dépression largement arborisée où se love l’un des méandres de La Versoix, le hameau de La Bâtie (appelé autrefois de deux autres manières, « Au Martinet » ou « À la Papeterie »), se développe à un emplacement favoraÎle à l’établissement d’installations industrielles : d’abord au carrefour de trois routes (autrefois de trois chemins), celle venant de Collet, celle descendant de Richelien et celle montant de Versoix ; de ce fait, à un lieu de franchissement de la rivière où deux ponts se sont succédés dans le temps ; là où celle-ci en aval est grossie par les eaux d’un ruisseau, Le Creuson ; enfin à cheval entre les communes de Versoix et de Collex-Bossy, puisqueÎle hameau se développe dans sa totalité de part et d’autre du cours d’eau qui sert de limite à la frontière. Dans ce cadre paysager, sept bâtiments témoignent encore de l’activité industrielle ancienne qui tirait sa force de moulins installés sur la rivière, force hydrolique qui à cet endroit est utilisée dès le Moyen-Age. Un huitième doit être associé à cet ensemble : l’actuel restaurant des Chasseurs établi sur la commune de Versoix de l’autre côté du pont. De ces sept un seul est aujourd’hui est classé : le numéro 102. Établi dans la partie la plus basse de la dépression de La Bâtie, ce numéro est le seul du périmètre à être, dès son origine au milieu du XIXème siècle, une maison d’habitation bourgeoise, et le seul à être établi sur une surface plane. Couverte par un toit en bâtière celle-ci compte trois niveaux : un rez-de-chaussée qui est maçonné, un étage et combles en surcroît habitables qui sont eux charpentés et dont on voit aujourd’huiÎles éléments boisés : ce qui n’était vraisemblablement pas le cas à l’origine. Aux encadrements de pierre de roche, à ceux de briques, ont succédé à certaines ouvertures des montants et des linteaux en ciment. La toiture débordante et ses aisseliers sont ornés d’un fin lambrequin de bois qui ajoute au caractère bourgeois de la maison. Ce détail se retrouve dans la petite dépendance qui se trouve à côté, au-dessus de sa porte d’entrée. Construite en brique et en bois, celle-ci accueillait des lieux d’aisance en bas et un pigeonnier en haut. Situé dans l’un des plus beaux cadres paysagers du canton,Île long du cours de La Versoix qui depuis longtemps est considéré comme une rivière écologiquement très importante,Île hameau de La Bâtie conserve des bâtiments liés à l’utilisation de la force hydrolique, ce qui en fait l’un des plus anciens et des plus grands sites préindustriels encore conservés. Il convient donc de le considéré – enÎle mettant en perspective avec les autres sites similaires placés en amont de la rivière, à Sauverny -, non seulement en fonction des constructions historiques encore conservées, mais aussi dans contexte élargi tenant compte de l’environnement amnicol de La Versoix. Architecture et nature se mariant ici de façon teÎlement étroite,Île numéro 100 (rénové il y a peu) fait partie d’un ensemble de première importance,Île plus bourgeois de ce site préservé. Sa construction, ses finitions, ses lieux d’aisance marquent une étape historique du développement de La Bâtie où pour la première fois l’un de ses bâtiments s’écarte des infrastructures industrielles.^[1].