Route de Rosière 27

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Bâtiment Route de Rosière 27

Route de Rosière 27, 1239 Collex

Google maps
rue: Route de Rosière
secteur : 661500020-La Rosière
type : Habitation
construction : Avant 1919
étages[1] : 3, pour 11.91 mètres.
Carte

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Composant un ensemble rural aux mains de deux bourgeois de Genève, la maison (bât. 117) et la première dépendance (bât. 118) sont antérieures à 1721 (Ackermann, Roland et Schätti 1996-2007). Elles sont rapidement intégrées dans le grand domaine de David Vasserot, propriétaire du château de Collex, dont les descendants reconstruisent probablement certains bâtiments. Le hangar (bât. 996) est ajouté dans la première moitié du XXe siècle.

Dans la succession des trois bâtiments situés en amont de la route de Rosière, l’ancienne dépendance rurale est la première à s’étirer le long de la voie. Le coeur de l’édifice comporte cinq travées faisant alterner régulièrement une écurie dotée d’une porte et d’une fenêtre avec une grange en anse de panier. Au niveau supérieur, le fenil s’ouvre par des oculi, eux aussi régulièrement disposés au-dessus de la travée de l’écurie et abrités par la saillie modérée du toit à deux pans. Le tout forme une composition d’une symétrie presque parfaite. Par la suite, le bâtiment s’est agrandi par deux corps de bâtiments établis dans l’alignement, aux deux extrémités: c’est d’abord au sud-ouest que sont ajoutées deux travées de remises (avant 1885, les ouvertures, rectangulaires, ont été probablement transformées par la suite), puis au nord-est par deux autres travées servant de remise et fenil (probablement 1926). La partie inférieure de la façade principale a été entièrement reprise en brique, peut-être au moment du second chantier d’agrandissement. C’est à ce moment en tout cas qu’est installé contre la nouvelle façade-pignon nord-est un système de levage mécanique du fourrage, établi sous une forte charpente capable de tenir la charge et actionné au début par la force animale puis grâce à l’électricité. Enfin, un long corps de bâtiment est adossé progressivement contre la façade nord-ouest: il accueille aujourd’hui une grange à stabulation libre avec boxes à chevaux.

La maison d’habitation vient ensuite. Son orientation, légèrement différente du bâtiment précédent, est déjà visible sur un plan de 1721-23. Ce dernier montre par ailleurs une structure, à trois corps de bâtiment distincts, que l’on peut lire encore partiellement en façade: au sud-ouest, ce qui était la “maison neuve” forme un massif de trois travées sur trois, organisées symétriquement. A l’extrémité nord-est, une travée occupée anciennement par l’“la maison vielle” formait un avant-corps étroit. Celui-ci est complété, avant le milieu du XIXe siècle, par l’avancement des deux travées intermédiaires. Celles-ci avaient servi d’abord de “pressoir avec grenier à blé”. Le principe de la porte large est conservé (mais refait et servant actuellement de porte de remise ou d’atelier). Le désir d’homogénéisation de ces corps distinct explique la création de trois fenêtres identiques à l’étage de ces dernières travées ainsi que la toiture à demi-croupes couvrant le tout (malgré des demi-croupes de taille différente). Côté nord-ouest, au contraire, plusieurs avant-corps ont été ajoutés au gré des besoins en locaux annexes: parmi eux, à l’angle ouest, un petit local couvert d’un toit terrasse occupe une zone où se trouvaient déjà des latrines au début du XVIIIe siècle.

Dernier bâtiment ajouté à la propriété, une grande dépendance à usages multiples se dresse au nord-est de l’alignement. Possédant une haute charpente en partie découverte avec un coeur maçonné, elle présente un intérêt modéré.

Les origines de cette propriété agricole sont donc très anciennes. Aussi loin que l’on puisse remonter, elle a constitué longtemps un domaine bourgeois puis nobiliaire, dont les propriétaires ont eu à coeur de reprendre les façades afin d’en régulariser l’architecture, vraisemblablement à la fin du XVIIIe siècle ou au début du suivant en ce qui concerne la première dépendance rurale. Tout comme l’habitation, il a su garder sa lisibilité, ce malgré les ajouts qui témoignent de l’évolution progressive des modes d’exploitation: les bâtiments sont agrandis pour accueillir des véhicules et des bêtes en plus grand nombre, tout en profitant des possibilités de levage mécanique. C’est finalement la conversion aux activités équestres qui garantit la permanence de la fonction agricole dans cet ensemble ancien et marquant dans le paysage rural de la commune de Collex-Bossy.[2]
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Collex-Bossy), accessible sur site du RAC

Partie d'une maison qui recouvre le reste.