Temple de Saint-Gervais
Bâtiment Temple de Saint-Gervais
Rue des Terreaux-du-Temple 12, 1201 Genève | |
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Google maps | |
rue: | Rue des Terreaux-du-Temple |
secteur : | 662102042-Saint-Gervais - temple |
type : | Equipement collectif |
construction : | 0 |
étages[1] : | 0, pour 32.91 mètres. |
Carte | |
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L’ancienne église de la paroisse médiévale s’élève sur un site exception- nel fouillé en 1987-2004, correspondant à la plus vieille occupation sédentaire connue du territoire genevois, v. 4000 av. J.-C. Après une longue période d’abandon, ce « vil- lage » semble avoir repris vie à la fin de l’âge du Bronze, v. 1000 av. J.-C. comme lieu funéraire. Sanctuaire gallo-romain, remplacé par un temple romain, puis, aux Ve- VIe s., par une église funéraire dédiée à saint Gervais et saint Protais, avec un chœur surélevé surmontant le caveau funéraire d’un personnage vénéré, accessible dans l’axe de la nef. Nombreuses tombes dans l’église paléochrétienne qui subsista jus- qu’au XVe s., dotée dans le 1er quart du XIVe d’une abside polygonale. Edifice act. reconstr. en 1430-50 pour l’évêque François de Metz et son successeur, le pape et évêque de Genève Félix V.
Intérieur
Plan simple à large nef unique de quatre travées, prolongée par un chœur à chevet plat de deux travées, surélevé au-dessus de la crypte. Voûtement d’ogives. Chapelles latérales contiguës (reconstr. au N) entre lesquelles des passages furent percés à la Réforme. Dans la nef, sur la façade O, vitrail, « L’accueil des réfugiés de la Saint-Barthélemy 1572 » par Edouard Lossier, 1905 ; dans les fenêtres hautes, vi- traux ornementaux de Kirsch et Fleckner, 1903. Dans les chapelles, vitraux abstraits de Jean-François Comment, 1995-96. Dans le chœur, différents éléments de décor sculpté et peint : culots sculptés d’anges à la base des voûtes ; clef de voûte poly- chromée de l’Agneau mystique ; tabernacle mural peint avec anges, vitrail « Amour, joie et paix » de Géo Fustier, 1944. Mobilier : deux rangées de quatre stalles hautes attr. à l’atelier de Jean de Vitry, ap. 1440, partiellement polychromées, provenant de la chapelle des Florentins du couvent des Franciscains de Rive, avec chacune la double figure de saint Jean-Baptiste, celle de saint François d’Assise et un ange aux armes de Florence. Cinq stalles basses de même facture dite savoisienne, v. 1440-50, peut- être commandées pour le chœur même de St-Gervais. Trois autres stalles basses, procédant d’un remontage, après la Réforme, d’éléments des XIVe et XVe s. Cô- té S, chapelle Tous-les-Saints fondée en 1439 par le marchand Bernard d’Espagne (d’Epagny), dite aussi chapelle de la Vierge depuis la découverte par Jean-Daniel Blavignac, en 1845, d’une fresque représentant la Vierge de Miséricorde protégeant sous son manteau déployé trente-huit personnages de toutes conditions, dont le pape Félix V et l’empereur Frédéric III. Sous la Vierge, enfeu avec Mise au tombeau. Sur la paroi opposée, les quatre Evangélistes écrivant à leur pupitre. Sur la paroi S, saint Antoine et saint Jean-Baptiste entouré de sainte Catherine et sainte Marguerite. Ces peintures du début des années 1440 sont attr. au Piémontais Giaco- mo Jaquerio. Au-dessus de l’arcade d’entrée dans la chapelle, beau trompe-l’œil ar- chitectural Renaissance toscane, première manifestation du nouveau style en Suisse romande, v. 1438, attr. au Siennois Lorenzo di Pietro (Il Vecchietta). Côté N, dite cha- pelle des Allemands ou du St-Esprit (de l’Escalade dès le XIXe s.), fondée en 1478, ouverte sur le chœur, remarquable par son dispositif goth. flamboyant : deux travées doubles voûtées de quatre croisées d’ogives avec retombée des nervures sur un pi- lier central. Au-dessus de la stèle en marbre noir dédiée aux victimes de l’Escalade déplacées du cimetière ext. dans la chapelle le 12 déc. 1895, vitrail, « L’assaut des Savoyards à la Corraterie », dessiné par Jean-Henri Demole et réalisé par Kirsch et Fleckner, 1904-05 ; vitraux de Bodjol, 1952-53.